Stress et MICI
Publié le 26 juin 2024
Les MICI ont un impact psychologique important chez les patients qui ont 2 à 3 fois plus de comorbidités mentales par rapport à des personnes en bonne santé. (1) Les MICI peuvent engendrer du stress, de l’anxiété voir même des symptômes dépressifs.
La prévalence de l’anxiété et du développement des troubles anxieux chez les patients ayant une MICI sont respectivement de 35% et de 22%. Ces symptômes sont plus présents chez les patients ayant une maladie de Crohn que ceux ayant une rectocolite hémorragique. Les femmes sont aussi plus touchées par l’anxiété que les hommes. (2) Enfin, les patients ayant une MICI active persistante sont plus stressés que ceux en rémission (60,8% vs 41,3%).(3)
Le stress a un impact sur les MICI
Le stress affecte la motilité intestinale, la sensation viscérale et potentiellement la modulation de l’inflammation par le système immunitaire avec un possible impact sur l’activité de la maladie (4). Le stress psychologique semble précéder l’exacerbation d’une MICI (1) avec un risque de rechute à 5 ans de la maladie plus importante chez les patients vivant des situations de vie stressantes par rapport aux patients les moins stressés (90% vs 40%).(5) Le stress aurait également un impact sur les changements de comportement, tel que la non-adhérence thérapeutique, le suivi d’un mauvais régime alimentaire et la consommation d’alcool, qui augmenteraient eux aussi le risque d’exacerbation des MICI (6).
Le stress dégrade la qualité de vie des patients
Le stress dégrade la qualité de vie des patients ayant une MICI.(6) Stress, anxiété et dépression entrainent un retentissement socio-professionnel et une augmentation des arrêts de travail avec un accroissement de la fatigue liée aux troubles du sommeil.(2) Les troubles du sommeil touchent environ 50% des patients en rémission et plus de 80% des patients ayant une MICI active.(7)
Une prise en charge psychologique des patients à améliorer
Seulement 60% des patients ayant une MICI sont questionnés sur leur état psychologique lors de la consultation et seuls 20 à 30% des patients ayant besoin d’une prise en charge socio-psychologique en bénéficient réellement. (6 ,2) Le dépistage de l’anxiété, de la dépression et du stress est donc un préalable important à la prise en charge d’un patient ayant une MICI. (1)
Quelle prise en charge ?
Les thérapies complémentaires des traitements allopathiques peuvent permettent aux patients atteint de MICI de mieux gérer leur stress et leur l’anxiété. Ces thérapies, aussi appelées alternatives ou non conventionnelles, regroupent diverses pratiques telles que la méditation de pleine conscience, l’acupuncture, l’ostéopathie ou encore le yoga.(9)
50% des patients ayant une MICI ont déjà eu recours à ces thérapies complémentaires dans le cadre de leur maladie. (8)
Les thérapies complémentaires pratiquées par les patients sont par exemple la sophrologie, la méditation de pleine conscience, l’hypnose et l’acupuncture. (9)
Parmi ces thérapies, l’efficacité de la méditation de pleine conscience dans la gestion du stress dû aux MICI est bien documentée par des résultats d’études cliniques contrôlées (1). Une métanalyse réalisée sur 8 études contrôlées incluant 575 patients ayant une MICI, a ainsi montré l’efficacités des techniques de méditation de pleine conscience avec une amélioration significative du stress sur le long terme ainsi que sur la qualité de vie des patients (1).
Sources
9- Site AFA « Thérapies complémentaires » https://www.afa.asso.fr/maladie-inflammatoire-chronique-de-linstestin/se-soigner/therapies-complementaires-mici/